Guérir des blessures émotionnelles
- Diana Van Oudenhoven

- 27 nov.
- 4 min de lecture
Les blessures émotionnelles ... On en a à peu près tous entendu parler et même si on ne s'est pas lancé dans une grande étude sur le sujet, il suffit que le terme soit évoqué pour qu'on se le représente assez vite dans ses grandes lignes ou dans le pincement au coeur qu'il génère, car il nous fait penser directement à cette fameuse relation avec machine, avec trucmuche ou avec un N+1 ... En gros, à cette relation qui nous a laissé suffisamment de séquelles pour qu'on puisse se dire avec la meilleure volonté du monde, que là c'est sûr, c'est de l'histoire ancienne, on ne nous aura pas deux fois.
On intègre la chose, on se fait peut-être aider, on se promet de ne plus jamais se comporter comme ceci ou comme cela et, arrive ce qui arrive, - on rencontre une autre personne, une autre situation et le même schéma semble se reproduire à l'identique: nous voilà à ressentir malgré nous du rejet, de l'abandon, de la trahison, de l'injustice ou de l'humiliation.
Alors en cette période où nous avons tous cheminé d'une manière ou d'une autre après une grosse séparation, un divorce, un burnout, dans nos échanges avec des psys, à lecture d'un ou deux bouquins ou à l'occasion de toute autre démarche de bien-être et de développement personnel, peut se créer l'illusion qu'avant d'être en relation, on devrait en avoir guéri.
Très bien, mais trop simple.

S'il est facile de le clamer une fois la tempête passée et les leçons mises en lumière loin du stimulus, ou encore quand dans une relation on est la personne qui pratique un certain détachement, les choses se compliquent quelque peu lorsque que l'on se retrouve en situation de souffrance, de demande non rencontrée, de prise de tête et de questionnements sans fin.
Ce sont précisément les relations - qui comptent ou qui nous mettent dans l'inconfort, qui nous révèlent nos blessures ! Et ce sont ces mêmes relations qui nous permettent de changer de prisme et d'attitude. Exception faite des relations avec les manipulateurs et les pervers narcissiques qui méritent d'être terminées, ne pas ou ne plus être en relation n'est certainement pas la solution pour "guérir" de ses blessures émotionnelles.
Alors toujours en ces mêmes temps de spiritualité et de thérapies mainstreams, il est important de ne pas verser dans de l'égo spirituel où, sous les couverts d'un prétendu haut degré de travail sur soi, on rejeterait cet autre qui n'aurait pas autant cheminé que nous.
Qui n'a jamais expérimenté d'exposer sa vulnérabilité et de la voir retournée contre soi? C'est moche, et ça l'est d'autant plus quand tout cela se passe avec le sourire et dans une bienveillance de façade. Je suis sûre que vous voyez plus ou moins le tableau de ces situations où des concepts de développement personnel, de communication non violente, voire de spirtualité deviennent tout à coup assez trashs à bien les regarder en face, car mal compris et instrumentalisés.
Pour illustrer le propos, cette semaine, l'on m'a racontée une petite histoire. Une personne souhaitait savoir comment guérir de ses blessures émotionnelles. Elle venait de rencontrer un homme et cet homme ne souhaitait pas poursuivre de relation avec elle sous prétexte qu'elle aurait trop de blessures émotionnelles à guérir.
Mon sang n'a fait qu'un tour. Déjà, c'est violent. Non pas que l'on soit obligé d'être en relation, mais on peut refuser de l'être en parlant de soi, plutôt que de non valider (et donc de rejeter) l'autre.
Ensuite, est-ce que vouloir guérir de ses blessures émotionnelles aurait un sens? Est-ce qu'on en guérit comme on guérirait de la grippe?
Rien n'est moins sûr.
Les blessures émotionnelles sont des reliquats de notre enfance et de nos modes d'attachement, prétendre les évacuer purement et simplement reviendrait en quelque sorte à nous considérer comme invulnérables et, pour le coup, à porter un masque de contrôlant - et donc d'être en plein dans l'expression d'une blessure.
Ce n'est donc pas tant de guérir dont il est question, que de transmuter l'expérience d'inconfort et de souffrance qu'elles générent. Autrement dit, de changer de posture face à elles, - pas dans le combat, mais dans la reconnaissance qu'elles font partie de nous et qu'elles s'activent et se calment en fonction de ce que nous vivons et de l'attitude que nous prenons face à elles.
Si nous ne pouvons pas les éradiquer totalement, nous pouvons effectivement tout à fait agir sur le pouvoir qu'on leur donne quand elles nous aveuglent ou déforment notre réalité. Il y a alors un terrain d'action et de jeu d'auto-observation: débusquer leur origine, les croyances négatives associées et les réponses devenues automatiques qui y sont apportées, etc.
Pour aller plus loin, je ne peux que recommander de vous faire avant tout votre propre opinion. Lisez sur le sujet, écoutez des podcasts et puis faites-vous éventuellement accompagner en fonction de ce que vous aurez déterminé comme axe prioritaire par rapport à vos besoins bien à vous.
C'est l'une de mes thématiques phares chez Kaleid'HorseCoop en accompagnement individuel et, parfois, en cohortes systémiques. Dans une démarche d'alchimiste et au contact des chevaux, je vous propose de partir à la découverte de votre ombre pour en extraire la lumière qui vous anime.
Prenez soin de vous !
Diana Van Oudenhoven







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