Sans vouloir produire des titres racoleurs ou des formulations pythiques, j'ai choisi ce titre pour évoquer la simplicité tordue ou la torsion simple de ce que peut être un vécu d'hypersensible face à la question du choix.
Pourquoi le thème du choix et de l'hypersensibilité? Tout simplement parce que je pars de mes expériences ou de celles des personnes que j'accompagne dans certains de leurs questionnements. Il semblerait que cette question du choix soit dans l'air de ce que me présente la vie actuellement et je vous partage volontiers ce que cela m'inspire.
J'aurais pu intituler ce post "se choisir tout simplement" ou même non sans une certaine lassitude "se choisir et puis m:=ù$^ " , sauf que cette question du choix revêt une dimension particulière pour celles et ceux qui ont une tendance à la suradaptation, la remise en question, l'introjection.
Je propose juste ici une mise en lumière d'une ombre qui nous fait perdre pied si on ne la voit pas et j'invite le lecteur à poursuivre ses recherches personnelles ou le dialogue d'abord avec lui-même, puis avec d'autres.
En effet, si on peut se poser la question de la réalité et du degré de présence et de conscience à nos choix de manière générale et donc sans référer à une quelconque étiquette qui rassemble autant qu'elle génère des railleries, qu'en est-il précisément de cette situation particulière du choix quand on est un individu qui ressent fortement les choses, les ambiances, les personnes et qui se sent en même temps inadapté ou trop adapté, loin lui-même ou d'elle-même?
En d'autres termes, que se passe-t-il pour des personnes qui vivent en décalage et qui parce qu'elles ont développé une estime d'elles-mêmes inversément proportionnelle à leur degré de sensibilité, ne se permettent pas de compter ni de faire pencher la balance en leur faveur sans s'en sentir coupable?
Dans une lutte générant tant de la compromission qu'une solitude certes existentielle, mais décuplée quand on cherche une reliance quasi mythique, comment déjouer les schémas du type "si ce n'est pas cela, ce ne sera de toute façon rien, alors j'y vais quand même "?
Quel est donc ce choix posé qui a été posé et qui justifie d'être en relation, en couple, au travail, ou dans un système dont on se sent parfois l'étranger?
Et si nous considérions que toute situation relationnelle déplaisante pouvait certes être envisagée comme une cause de désespoir, mais aussi parfois comme la conséquence d'un choix posé manifestement contre soi? Ne passerions-nous pas du statut passif de victime à celui d'invidu courageux, c'est-à-dire prenant à coeur sa propre cause?
Quelques exemples
Il s'agit moins pour moi de prôner un égo écrasant que d'éviter un réflexe que je nommerais volontiers du paillaisson dont je vous épargne mes éventuels commentaires.
Prenons donc quelques exemples dans lesquels nous pourrions nous retrouver à certains moments de notre existence.
Je pense à cette jeune fille pleine de talents qui se jette à corps et à cœur perdus dans une relation copieusement insatisfaisante et déséquilibrée et au sujet de laquelle d'aucun lui dirait qu'elle devrait y mettre un terme mais ... parce qu'elle est à part ou se sent comme telle, elle fait entrer dans sa vie n'importe qui juste parce qu'on l'a enfin regardée, même si ce ne n'est qu'un temps. Elle cultive l'idéal, quitte à ne plus être ancrée dans une réalité où elle maquille sa souffrance par des croyances.
Je pense également à cette femme ou à cet homme qui se sont donnés à fond dans un boulot sans y trouver de sens ni en osant mettre de frein aux exigences de leurs employeurs, s'estimant profondément nuls et en même temps déjà chanceux de pouvoir à avoir un emploi.
Ou à ces situations où on se confie trop parce que le temps d'une discussion, le miroir semblait flatteur et qu'on se retrouve le lendemain avec une désagréable sensation de "gueule de bois de vulnérabilité".
Et je pense à toutes ces occasions où ils ou elles se laissent porter au gré du hasard (pas de leur intuition) parce que les circonstances difficiles les obligent à accepter tout ce qui passe, faute de mieux.
Cultiver un goût de l'étrange
Au centre du débat, une tension, celle de ne se pas se sentir à sa place, un sentiment de décalage dans un groupe qu'on aimerait intégrer mais dont on ne partage pas nécessairement les valeurs, les manières de réagir, de sentir, de penser, et quelques réponses possibles généralement peu constructives pour le processus d'individuation. Le faire plaisir, convenir à, s'intégrer peu en importe le prix prend le pas sur l'acceuil de qui on est vraiment. Le soi devient au mieux caché, au pire un élément problématique, à façonner pour cadrer aux normes intégrées, favorisant ainsi le développement d'une personnalité de façade qui va prendre le pas sur le soi véritable. On peut avoir les émotions à fleur de peau ou bien devenir déconnecté du corps et de ses ressentis. Sous la pesenteur d'une maléabilité et perméabillité parfois extrêmes. (Auto)humiliations, dépressions, burnouts, boreouts.
Une réappropriation du vrai soi devient alors urgente peu importe l'art et la manière, du moment que ça vibre et que ne soit pas synonyme de changement pour cadrer plus encore, mais bien l'opportunité de "devenir qui on est".
Comme ma croyance est que certaines clés se trouvent dans la mélodie des mots, je me permettrais d'emprunter la langue des oiseaux pour lancer une invitation à embarquer dans la poésie de la vie. Passer du sentiment d'être un "être étrange", à un "être ange", ou plutôt un "être en-je" qui parvient à se dé-faire de cet enfer-qui-me-ment.
Si cela résonne en vous
Si cela résonne en vous, je vous invite à poursuivre le dialogue comme énoncé en tout début de ce post, en vous abonnant par exemple à ce blog.
C'est dans cette énergie de remettre de la conscience dans nos postures et nous aider à trouver les clés pour réactiver de la fluidité dans nos actions et nos relations que je souhaite oeuvrer et, par la même occasion, me choisir aussi.
En vous souhaitant un bel été.
Diana Van Oudenhoven
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