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Photo du rédacteurDiana Van Oudenhoven

Prendre nos émotions au sérieux

Si vous êtes sur ce blog, vous êtes probablement intéressés par le développement personnel ou le coaching. Vous êtes également probablement abonnés à des pages Facebook, des fils d’actualité qui vont vous parler d’accomplissement de soi, de projets, de gestion émotionnelle.

Dans mon fil d’actualités de ce jour, je tombe sur une annonce sponsorisée qui vend une méthode de “libération” émotionnelle pour en gros mater nos émotions afin qu’elles ne nous détournent plus de nos objectifs de départ. Tout se passe comme si d’un côté, nous avions une pensée nécessairement vertueuse et productive et, de l’autre, des émotions porteuse d’un pathos terrifiant et paralysant.

Mais cachez-moi donc cet affect

Les émotions sont souvent perçues comme un problème à éradiquer. Notre réflexe qui est socialement encouragé et intégré depuis notre prime jeunesse consiste bien souvent à rejeter notre vécu émotionnel, à le nier tout simplement et à nous dissocier car … la tête, elle, sait mieux et, dans le fond c’est bien connu, chacun d’entre nous détient La clé de La Vérité nécessairement objective et rationnelle car ne dépendant en aucune manière de croyances et de peurs qui nous sont propres….

Zéro recul et objectifs contraints

Obnubilés par des standards de comportements à atteindre en n’écoutant que notre tête et nos croyances liées à la réussite, le succès, le bonheur, la libération (!) même, nous prenons le risque de nous fixer des objectifs reposant essentiellement sur une contrainte personnelle et sociale incarnées dans des “il faut”, “je dois”, “je suis trop” et qui ne signifient rien d’autre que “je ne suis pas assez”, “je ne vaux rien (ou pas grand chose)” ou encore “je devrais être quelqu’un d’autre”.

Dissociation, rejet, devenir un•e autre personne pour être heureux•se. Devenir tout le monde et personne à la fois et enfin (!) “cadrer à” sont autant d’ingrédients qui risquent de dégénérer en burn-out, en dépression et à la perte de soi.

Une histoire de petite voix et de faire entendre la sienne

Combien de fois ne se force-t-on pas à faire quelque chose, à accepter tel travail, telle corvée, à écouter telle personne franchement et ouvertement abusive, à prendre une position basse face à quelqu’un qui nous impressionne, pas parce qu’on en a l’envie, mais parce que “ça se fait”, qu’ “il n’y a pas le choix”et, parce qu’ “après tout, ce n’est pas si grave?”, … On fait même absolument tout pour ne pas écouter cette petite voix qui nous prévient que quelque chose ne nous va pas et qui ne manquera pas de nous dire après coup “je le savais”,…

À l’inverse, combien de fois devons-nous également constater non sans envie (ou jalousie même), que d’autres personnes semblent plus à l’aise en société non pas parce qu’elles se forcent mieux que d’autres ou qu’elles ont une résistance hors du commun, mais bien parce qu’elles parviennent à prendre en compte leur ressenti et à communiquer dessus de telle manière à influencer positivement leur expérience d’un environnement donné et à faire changer les choses – vraiment – en leur faveur.

L’émotion est une clé de compréhension et d’appropriation de notre rapport au monde et des équilibres en présence

Si le temps d’un instant vous faisiez abstraction de votre difficulté à éprouver de la colère, de la peur, de la tristesse, de la vulnérabilité, de la frustration et qu’à la place vous preniez les choses sous un tout autre angle? Si vous preniez pleinement toute la mesure que ce sont effectivement les émotions qui vont vous dire sans détour si une situation, une personne vous convient ou pas? Et qu’elles sont là dans votre propre intérêt? Imaginez ce qu’il se passerait alors, imaginez entrer dans un rôle plus actif et plus adulte dans votre vie.

Nous avons effectivement plusieurs sièges d’intelligence, nous parlons de plus en plus de deuxième voire de troisième cerveau, alors pourquoi se priver d’accéder à des trésors d’informations qui nous sont accessibles à priori presque sans efforts? 

Il ne s’agit pas de nous laisser gouverner par nos émotions, mais d’apprendre à les gérer avec l’intelligence qui nous permettra de prendre une action adaptée à ce qu’elles nous indiquent face à des personnes et dans un environnement donnés. De saisir le message qu’elles contiennent et d’agir sur le monde et dans nos relations en fonction de celui-ci.

L’émotion (e-movere) implique effectivement bien un mouvement, une action.

Prendre nos émotions au sérieux, c’est réconcilier et non plus opposer ce que l’on pense et ce que l’on ressent pour agir d’une manière adaptée 

Un émotionnel bien géré _  et non pas  nié _ nous permet de vivre des expériences alignées avec qui nous sommes vraiment et d’interagir de manière constructive et adulte avec autrui. Notre succès ne dépend dès lors en aucune manière de notre capacité à tenir le coup dans des situations inadaptées pour nous.

Quand vous serez tenté de réfréner ce que vousressentez, changez de réflexe, respirez, sondez et prenez attitude en conscience et dans la bienveillance.

Pour continuer votre réflexion:

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