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Mon cheval ce grand ingrat !

Il y a quelques mois, je lisais sur FB une publication de Passerelle vers le monde animal qui faisait fort justement l’éloge de l’être avec son cheval plutôt que d’être dans des demandes constantes.

En tant que cavalier, on vit dans des contraintes sociales bien intégrées de se donner sans cesse des objectifs de travail avec son cheval et de la quasi-honte qu’on devrait ressentir à l’idée de laisser son cheval en prairie.

Mon cheval est notamment un cheval coach; c’est-à-dire un cheval dont le métier est d’accompagner les personnes en séances d’équi-coaching.

Il vit au pré en troupeau à l’année et puisqu’il a toujours le choix de venir ou non interagir avec  les personnes, il fut important pour moi qu’il retrouve et expérimente son libre arbitre tout en forgeant une relation de confiance et de respect avec moi sans qu’il ne fut question, ou le moins possible de contrainte.

Voilà que la tâche se compliquât quelque peu… Comment faire venir mon cheval sans carottes, surtout quand on partage des prairies avec des personnes qui les distribuent à tous les chevaux? Comment le faire bouger?

Et si on commençait par accepter qu’il ne veuille pas venir, lâcher ses attentes et passer du temps avec lui ou elle tout simplement comme on le ferait avec un chien, un chat?

Pourquoi ce titre racoleur alors ? Parce c’est simplement très difficile pour nous humains de lâcher notre anthropomorphisme et nos attentes vis-à-vis des chevaux; notamment en raison d’une culture équestre lourde.

Quelques applications du non-sens ou d’une spirale relationnelle infernale qui s’amorce:

  1. Le cheval ne hennit pas et ne se précipite pas au petit galop à votre arrivée? -> Votre petite voix intérieure ou celle du coloc soi-disant bien intentionné vous rappelle que vous ne comptez pas pour lui.

  2. Le cheval ne joue pas avec votre veste ou ne fouille pas vos poches? -> c’est que vous ne devez pas l’intéresser…

  3. Avec d’autres, il vient en plus ? Ce grand ingrat n’en finira donc jamais de vous tourmenter ,…

Autant de bêtises concentrées multipliables à souhait qui ternissent les bases de la relation.

Pour commencer, il y a le commencement: et le cheval est un cheval …

Serait-ce un scoop? Non!… et pourtant il ne suffit pas de se le dire pour en être convaincu.

Si je prends “mon” grand ingrat, de prime abord ce n’est pas le roi de l’effusion. C’est la force tranquille qui viendra peut-être à vous et, si vous voulez un contact avec lui, il vous faudra bien probablement faire le premier pas et lui proposer d’entrer en connexion. De loin et d’un point de vue humain, dans ces conditions, notre lien pourrait sembler fragile ou inexistant. Pourtant il n’en est rien…

Mon cheval a une grande bulle, et moi aussi; il va réagir de très loin, pas besoin pour lui de se coller à 10 cm de moi pour sentir ma présence. Il ne va pas venir en courant vers moi, ni me tourner autour ou mâchouiller mes poches.

Non, ce cheval est un vrai cheval, qui vit une vie de cheval grégaire et qui communique donc en langage cheval. Ce qui implique également qu’il se comporte comme un cheval et non comme un succédané d’humain.

Si ce même cheval me laisse l’approcher, s’il peut passer de longs moments immobile, presque méditatif à mes côtés, s’il me réclame du grooming ou même s’il me laisse le soigner en liberté, ne serait-ce pas sa manière à lui de cheval, de me manifester sa confiance? De même, quand il ne me saute pas dans les bras et qu’il ne fouille pas dans les poches ne serait pas là une marque de son respect? Et quand il bouge à ma demande ne serait pas quand moi je suis suffisamment confiante, impliquée et respectueuse?

Alors aujourd’hui, j’ai surtout envie d’inviter à les observer entre-eux dans la nature et dans leur nature, de ne rien leur demander ou très peu et de les remercier beaucoup.

Et moi de remercier infiniment “mon” grand maître zen.

Prenez soin de vous et de vos chevaux !

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